15 octobre 2016

Variation autour du livre et des papiers décorés (2/2)

2ème journée

J'ai un peu tardé.... mais voici la suite de l'article précédent, et la fin du stage chez Calligraphis du week-end dernier. Nous avions fait des lettres ornées de motifs japonais à le plume Rédis ainsi que des papiers décorés, il fallait bien les utiliser.
La matinée du dimanche, et même le tout début d'après-midi ont été consacrés à la réalisation de la reliure japonaise. Et encore... Geneviève Ensch avait déjà préparé le travail de manière significative : les cartons de couverture étaient déjà coupés, le papier de couvrure du verso découpé à la bonne taille, et les contre-gardes étaient taillées à la bonne dimension pour habiller les cartons une fois recouverts. 
Nous avons donc commencé par choisir le papier réalisé la veille, que nous allions utiliser pour couvrir le recto de la reliure, puis trouvé un papier assorti pour la couverture verso, et ensuite c'était parti pour les travaux de collage. 
Il ne s'agissait pas de faire une reliure japonaise comme pour un livre, avec onglets, comblage, etc, mais de réaliser une reliure propre et décorative. Faisant de la reliure régulièrement, cela ne m'a pas posé de difficulté, et j'ai pu donner quelques petits coups de main à d'autres participantes car, quand on fait cette reliure pour la 1ère fois, ce n'est pas si simple. Nous étions nombreuses au stage, Geneviève était très présente pour aider chacune à passer les difficultés, mais il y a eu quand même un peu de "combat". Mais au final, tout le monde y est arrivé avec un beau résultat.

Voici ce que j'ai réalisé :


et voici la présentation collective des reliures japonaises réalisées par l'ensemble des participantes au stage. Elles étaient toutes aussi belles les unes que les autres, chacune dans son style, et pas une pareille que l'autre (la vraie vie, non ?).


Activité suivante : la reliure à cahier unique avec des perles. Un cahier de 2 feuillets doubles noirs, et une couverture de la couleur de notre choix. Là encore, Geneviève avait pré-découpé tous les papiers, il n'y avait plus qu'à plier et à coudre après avoir choisi les perles, et c'était beaucoup plus simple que la reliure japonaise...

Comme il restait du temps, nous avons pu choisir ce qui allait nous occuper pour le temps qu'il restait ; une partie des stagiaires s'est consacrée à la réalisation d'autres types de coutures pour les reliures japonaises (Geneviève avait plusieurs modèles au choix) :


Et un autre groupe, dont j'ai fait partie, a choisi de continuer les lettres avec les motifs japonais entreprises le samedi matin. J'ai commencé à décorer la couverture de ma reliure, mais tous ces points... ça prend du temps... Enfin, j'aurais quand même fait une petite déco...
Voici le résultat obtenu à la fin du stage en ce qui me concerne (la photo n'est pas terrible, mais je n'ai pas trouvé le temps de la refaire) :


et avec une des lettres à l'intérieur :


Sur fond noir, la lettre ressort bien... Du coup, cela m'a donné quelques idées, soit avec ce type de reliure soit sur un accordéon : réaliser toutes les lettres du prénom de personnes à qui je voudrais faire un petit cadeau surprise et les relier, ou bien ajouter quelques citations sympas et discrètes en se servant de la lettre ornée comme lettrine, etc. Le sujet est très propice à l'imagination.

Et voici les réalisations des stagiaires :


Là encore, de la diversité...

Eh bien, voilà un week-end bien rempli, nous sommes reparties avec de belles réalisations et de nombreuses possibilités d'exploiter tout ce que Geneviève nous a expliqué. Y a plus qu'à s'y mettre, maintenant !

Et ce week-end m'a permis de faire la connaissance de Geneviève Ensch, une calligraphe très pédagogue et à l'écoute, une belle personne et une belle rencontre pour moi.

9 octobre 2016

Variations autour du livre et des papiers décorés (1/2)

1ère journée

Ce week-end avait lieu chez Calligraphis (à Paris) le stage animé par Geneviève Ensch : "Variation autour du livre et des papiers décorés". Geneviève avait déjà donné un stage sur ce thème la saison précédente, mais je n'avais pas pu y assister, à mon grand regret. Je me suis donc "rattrapée" cette année, et je n'ai pas été déçue. 

Geneviève avait bien organisé son stage, nous n'avons pas eu le temps de nous ennuyer, mais nous avons eu le temps d'acquérir les connaissances qu'elle souhaitait nous transmettre.
La matinée de ce 1er jour a été une découverte pour moi. Basé sur les motifs de décors japonais, nous devions réaliser des lettres à partir de points ou d'aplats de gouache cernés de points. 

Geneviève avait une belle réserve d'exemples qu'elle avait réalisés elle-même, et j'espère qu'elle ne m'en voudra pas d'en présenter ici deux très beaux :

   

Elle nous avait aussi distribué un petit dossier avec quelques exemples de motifs japonais que nous pourrions prendre en exemple ou une source d'inspiration pour nos futures réalisations.
Ensuite, ce fut à nous de jouer : décalque de quelques lettres à partir de planches d'exemples, traçage sur des carrés de papier de couleur, et décor à l'aide d'une multitude de points réalisés grâce à des plumes à palette, ces plumes qui ont une petite partie ronde à la pointe, et qui peuvent aussi s'appeler plumes Redis.
Personnellement je n'avais encore jamais utilisé ce genre de plumes, et ce fut une occasion de les découvrir.
Le temps passe vite... Entre les explications et mes essais, on est vite arrivés à l'heure du repas (même un peu tardif...), et je n'ai eu le temps que de faire une lettre et d'en esquisser une seconde.
Voici le résultat de mes efforts :


Après avoir repris des forces, changement de programme pour l'après-midi : patouille... papiers à la colle. J'adore...
Les couleurs étaient préparées sur la table, eau et colle à tapisser avec de l'acrylique :


Il n'y avait plus qu'à passer à l'acte sur nos feuilles de papier Kraft. Il a fallu faire plusieurs couches en attendant bien que celle du dessous soit sèche pour ajouter la suivante. 
Les motifs sur les papiers étaient réalisés à partir de peignes, tampons, et surtout de vieilles cartes de fidélité, que les magasins ne manquent pas de nous proposer chaque fois qu'on fait juste un petit achat chez eux. Une utilisation réjouissante de ce genre d'inutilités générées par la société de consommation. C'est fou ce qu'on peut faire comme motifs différents avec ces bouts de plastic.
Voici les 6 papiers que j'ai réalisé :

  


C'est très amusant à faire, je me suis laissée guider par le hasard et l'inspiration du moment ; j'ai mis ceux que je préfère en premier, les deux rouges finaux ont été plus le résultat de l'assiette de couleur disponible qu'un choix pictural élaboré.
En tout cas, cet après-midi a complété de manière très intéressante les connaissances que j'avais déjà - j'ai déjà fait mes propres papiers à la colle pour la reliure - mais je n'avais encore jamais essayé la superposition de couches et la carte de fidélité ! 
De quoi alimenter une nouvelle séance de création, en repartant de papier Ingres plutôt que de papier Kraft, et en choisissant les couleurs assorties aux couleurs des peaux que j'utilise en reliure.

Merci à Geneviève pour cette première journée, si instructive et riche en belles découvertes. Et ce n'est pas fini...
Mais il est tard, le récit de la seconde journée de stage sera pour un autre jour.
A bientôt ! 

2 avril 2015

Reliure d'une calligraphie

Encore en accordéon...


Je viens de réaliser un abécédaire calligraphié, et je l'ai relié avec la même reliure que j'avais maquettée dans un ancien message.

Voici ce que cela donne, fermé :

et ouvert :

Le pliage accordéon est cousu au centre, et on peut sortir les plis de chaque côté de la couture :


Décidément,  j'aime beaucoup cette reliure, découverte à l'exposition "Délires de livres" il y a 2 ans.
D'ailleurs, Délires de livres, c'est cette année encore à Chartres, du 25 avril au 17 mai à la Collégiale Saint André. J'aurai l'occasion de vous en parler bientôt. Voici le lien vers leur page d'accueil : Délires de livres 2015.

13 mai 2014

Un autre modèle d'album photos

Et encore une reliure japonaise...




Un petit album facile à réaliser avec une reliure à la japonaise, qui permet de regrouper quelques photos sur un thème et d’ajouter de la calligraphie.
Pour celui-ci, j’ai choisi un thème que j’aime beaucoup, la mer, et pour illustrer les photos j’ai retenu la belle poésie de Baudelaire « L’homme et la mer » : Homme libre toujours tu chériras la mer…

Je me suis fortement inspirée d’une réalisation de Jeanine Sold dans son livre « Et si j’apprenais… la calligraphie », en adaptant l’idée pour pouvoir accepter une bonne dizaine de pages avec des photos.
L’avantage de ce modèle d’album est qu’on peut réaliser les feuilles indépendamment les unes de autres, avant la reliure, et donc de pouvoir corriger simplement une erreur en ne refaisant que la page concernée. C’est appréciable…

Tout a commencé avec le collage des photos sur le thème de la mer sur les pages :


Un petit travail de découpe de la poésie, avec placement des vers sur les différentes pages de l’album, puis on passe à l’acte de calligraphie sur la première page… et les suivantes… en gothique Textura :


Un peu de fantaisie dans le pliage d’une page :



Une fois que toutes les pages sont faites, on passe à la réalisation de la couverture dans une seule bande de papier un peu plus épais (Fabriano satiné 300g/m2, un des plus agréables à calligraphier). Les dimensions et les pliages sont adaptés, bien sûr, aux feuilles sur lesquelles sont les photos.



Les pliures sont réalisées par un trait au plioir, et la partie sur le dos tient compte de l’épaisseur du bloc de pages avec les photos. S’il y a beaucoup de pages repliées sur elles-mêmes, il ne faut pas hésiter à coller des morceaux de carte sur toute la hauteur de l’onglet côté couture japonaise, afin d’obtenir une hauteur identique entre le bloc livre et les onglets.

J’ai voulu une couverture assez simple en accord avec la poésie, mais selon le sujet de l’album il doit être possible de réaliser un décor plus « scrappé ».

On réalise ensuite un gabarit pour percer les trous de couture dans les feuilles libres et la couverture, on perce les trous légèrement en retrait du trait de plioir matérialisant le pliage de chaque page, et on réalise une couture japonaise simple ou plus sophistiquée avec un coton de couleur coordonné à l’illustration de la couverture.



Et voilà, un petit album sympathique, facile à transporter, ne demandant pas des heures et des heures de travail, solide et facile à ouvrir.




Cette réalisation m’a donné des idées pour en faire d’autres, rassemblant quelques unes des plus jolies photos d’un voyage, de fleurs en calligraphiant leur nom (je vois bien la Ronde dans ce cas), de fêtes pour en garder les bons moments et faire des petits cadeaux personnalisés, …
 

10 août 2013

Un nouveau modèle de pliage et reliure

Toujours de l'accordéon...

En visitant la très belle exposition "Délires de livres" en mai cette année (cf l'article sur le sujet dans la partie Calligraphie), j'avais remarqué un type de reliure avec un pliage accordéon qui m'a tout de suite séduite : il s'agissait de l'ouvrage de Marjon Mudde "Aimables dames", reliure accordéon d'inspiration médiévale.
Si vous voulez aller voir l'original, il se trouve sur ce blog (il y a d'autres belles choses à voir avec ce lien...)
Dès que j'avais vu cette réalisation, je m'étais dit que cela ferait une très belle idée pour réaliser des ouvrages personnels de calligraphie avec un peu de reliure autour.

J'ai donc maquetté cette idée et je vous en montre le résultat. Je n'ai pas copié le format du modèle de Marjon Mudde, j'ai préféré passer à un format plus rectangulaire que je trouve personnellement plus adapté à la calligraphie. 

En position fermée, vue du dos :



Et déplié :



Voici un détail de l'emboitement entre un premier pliage accordéon (ici en violet) et le second qui vient s'intercaler entre les plis (ici en Ingres Arches blanc) :

C'est une très bonne idée de reliure car on peut avoir un objet qui ne prend pas de place, et qu'on peut aussi déplier en entier.
Je ne sais pas comment Marjon Mudde a réalisé en détail sa reliure, mais dans ma maquette :
- le pliage accordéon du papier blanc est cousu à un seul endroit, dans le pli vallée du milieu du leporello violet,
- les plis montagne du leporello violet sont recouverts au verso de petits onglets de papier japon à la colle, afin de donner un aspect plus coloré au dos de l'ouvrage entre les lanières de cuir lorsqu'il est fermé, et aussi pour masquer le fil de couture,
- les deux lanières de cuir qui forment le dos sont "prises en sandwich" entre deux cartes recouvertes du papier de couverture,
- je n'ai pas mis le petit élastique qui est sur le livre de Marjon Mudde (en tête, en queue peut-être aussi mais cela ne se voit pas sur la photo). Je n'avais pas de problème de fermeture.

Les couleurs de papier, onglets,... de cette maquette ne sont pas très optimisées, mais j'ai fait avec quelques chutes qui me restaient et, dans mon esprit, il s'agit uniquement d'une maquette de reliure.
De toute façon, pour un ouvrage final, il me semble plus judicieux de réaliser la calligraphie et le décor sur papier avant la reliure.
L'ouvrage de Marjon Mudde est bien plus élaboré que le mien  en terme de fermeture, et il va falloir que j'étudie un système différent du sien pour ma réalisation personnelle finale. Peut-être avec une autre bande de cuir et un bâtonnet, dans le style de ce que j'avais fait sur "Prévert en accordéon" ?

Merci à Marjon pour ses belles idées et ses superbes réalisations de livres d'artistes.

30 avril 2013

Prévert en accordéon



Voici un petit ouvrage alliant reliure et calligraphie, réalisé il y a quelques temps, et que je n’avais pas encore eu le temps de mettre sur le blog.



 
Il s’agit d'une calligraphie reliée de la poésie de Prévert « Etre ange c'est étrange », une poésie amusante, réalisée sur un leporello tout en longueur.

Le pliage en accordéon est collé sur l’un des plats et laissé libre à l’autre bout avec le même papier que celui qui recouvre l’intérieur des plats collé sur la première page.


 
La calligraphie est réalisée en cursive romaine, si contemporaine dans son aspect, une écriture que j'aime bien et que j’utilise souvent.

Des onglets de couleur sur papier japon ont été collés un pli sur deux afin de rendre le pliage plus joli lorsqu’il est fermé.


Et voici une vue en hauteur du bidule...


C’était une première maquette, j’avais dans l’idée de faire plusieurs calligraphies de poésies de Prévert (un de mes poètes préférés), de les relier toutes de la même manière et de les mettre dans un coffret, mais voila... c’est une affaire de temps (pas libre)...



Et pour celles et ceux que la poésie intéresse, voici le texte intégral de celle de cette réalisation :

Être Ange
C’est Étrange
Dit l’Ange
Être Âne
C’est étrâne
Dit l’Âne
Cela ne veut rien dire
Dit l’Ange en haussant les ailes
Pourtant
Si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’Âne
Étrange est !
Dit l’Ange en tapant du pied
Étranger vous-même
Dit l’Âne
Et il s’envole.

25 juillet 2012

Réalisation d'un album photo

Album en reliure japonaise.

Le point difficile, dans un album photo, c'est d'adapter la hauteur de la reliure des pages sans photos pour que, une fois les photos collées, l'album soit plat, ferme bien,... etc
Et quand cet album photo contient toute sorte de documents glanés au long d'un voyage avec en plus quelques petites mises en valeurs de certaines photos par du scrap simple, l'affaire peut s'avérer délicate.
Comment procéder dans ce cas ?

Voici une méthode qui permet de réaliser sereinement son album sans se poser de questions, avec l'aide d'une reliure japonaise.


Il faut d'abord couper les pages pour l'album.
Personnellement j'achète de grandes feuilles de papier de couleur (50 x 65 cm) que je coupe en 2 au massicot, puis que je plie en 2, ceci pour obtenir 1 cahier de 25 x 32,5 cm.
Cette dimension permet de mettre 3 ou 4 photos (cela dépend bien sûr du format des photos) sur un côté de feuille.
Un exemple pour un futur album photo de voyage au Rajastan (Inde). J'ai choisi d'alterner 2 couleurs de papier qui rappellent les couleurs des colliers d'oeillets d'inde très répandus.



Ensuite, je colle mes photos, mes bidules rapportés de voyage, je fais un peu de calligraphie et de scrap simple sur quelques photos, sans me préoccuper de l'épaisseur de ce que je mets dans mon album.
Je numérote mes double-pages au crayon à papier dans un petit coin pour ne pas perdre l'ordre dans lequel elles devront figurer dans l'album.
Je coupe des bandes de papier pour faire des onglets dans un papier assez épais (> 160g) de la même hauteur que mes pages d'album et d'une largeur du double de celle que je veux avoir pour ma reliure japonaise.
Voici un exemple de pages et d'onglets pour un album photo d'un voyage en Afrique du sud :



Une fois l'album réalisé sur les feuilles, je mesure au palmer l'épaisseur réelle de chaque feuille pliée en 2 avec les photos, je couds l'onglet de manière classique comme pour une reliure japonaise de livre, et j'adapte la hauteur de chaque onglet à la hauteur de sa feuille en insérant de la carte lors du collage.

Voici un exemple d'une feuille avec son onglet et la carte pour l'une des pages de l'album :



Il faut faire cette opération pour chaque feuille, passer les feuilles + onglets au massicot pour les mettre toutes à la même longueur, coller ensuite tous les onglets entre eux et faire l'habillage du bloc d'onglets collés.

Une fois le bloc d'onglets habillé :




C'est presque terminé...
Réaliser les 2 plats de l'album comme pour une reliure japonaise et les coller au bloc d'onglets.

Et voila, les photos sont à l'abri dans un album personnel plein de beaux souvenirs.
La reliure réalisée pour cet album est très simple, en skivertex imitation autruche (il y en a beaucoup dans la région du Cap), mais il est tout à fait possible de réaliser des reliures plus complexes et plus décorées.


L'avantage de ce type d'album photo est qu'il s'ouvre très bien et met bien les photos en valeur.